8 décembre 2015

Mise au point sur Le cahier virtuel


Ma pratique d'atelier est actuellement alimenté par plusieurs réflexions entourant la rédaction de ma thèse. Je vis souvent ces moments de découverte seule. Certains seront explicités dans ma thèse, d'autres ne seront que des clins d'oeil ou seront retirés pour leur apparente non cohérence. Je ressens actuellement le besoin de partager certains de ces moments sur mon blogue. J'ai longtemps tenté de garder séparé ma recherche académique, ma pratique de l'enseignement et ma pratique d'atelier sur des plate-formes différentes (certains se souviendront du blogue Le territoires des sens), mais j'en viens à la conclusion qu'elles sont extrêmement liés.

Le cahier virtuel se présentera toujours comme un atelier des idées. Cependant, je vais maintenant me permettent de présenter des éléments qui pourront semblé plus éloignés de ma pratique d'atelier, mais qui hantent mes recherches de différentes manières. Sans explicité l'ensemble des liens (il faut réserver ça pour la thèse), je souhaite laisser des traces ici et là de ces intérêts de recherche.

17 novembre 2015

Rédaction, production et enseignement


On dirait qu'il ne se passe pas grand-chose ici. Effectivement, entre la rédaction de ma thèse, la production d'une nouvelle installation et l'enseignement, il me reste peu de temps pour la vie virtuelle. Pourtant, ça bouge beaucoup dans ma tête, dans mon bureau et dans l'atelier. Voici quelques images de ces espaces de recherche-création-enseignement. Une forme d'installation en perpétuel mouvement.




28 mai 2015

L'atelier presque vide



En ce moment, l'atelier est presque vide. Le tapis de yoga a remplacé les sacs et les tas de papier. 
C'est ma première semaine à la maison/atelier depuis longtemps. J'en avais bien besoin. Ce n'est pas le travail qui manque, mais j'ai décidé d'intégrer dans ma routine des moments de détente et regarder le temps qui passe. J'ai besoin de faire le point sur cette demi-année si occupée, de penser à ma thèse et aux prochains projets artistiques. 


Peut-être que certains d'entre vous auront remarqué que je réponds moins rapidement à mes courriels ou que je dis non fréquemment à des offres d'engagements professionnels. Il ne faut pas m'en vouloir, j'ai besoin d'installer un autre rythme plus propice à l'écriture, à la création et à la remise en forme.


Malgré ce désir grandissant de calme, je prépare une dernière exposition pour ce printemps. Je présenterai les oeuvres Terraformation et Papier Fiction lors d'une exposition en entreprise à Gaz Métro. Tout est prêt pour le montage qui se déroulera la semaine prochaine. Après, je vais retourner dans mon atelier presque vide et prendre un congé de Montréal pour quelque temps.

À lire et relire : L'atelier vide de René Lapierre au Herbes Rouges.

4 janvier 2014

Matière à fiction, matière à penser



Je replonge dans la recherche; le plan de thèse avance, les lectures reprennent, les tests s'accumulent. Une idée prend place dans l'atelier : j'utilise l'imprimé comme une matière à fiction. Par l'assemblage et la mise en espace de modules imprimé, je crée des espaces fictifs et immersifs. L'oscillation entre les données inscrites sur la surface imprimée et la texture produite par l'assemblage des modules provoquent une expérience polysensorielle (à la fois optique, haptique et kinesthésique). L'imprimé permet ce va et vient entre le plan graphique et la réalité spatiale de l'installation. C'est mon hypothèse pratique principale dans la thèse.

Cette semaine, j'ai également réalisé quelques tests afin de fabriquer des modules pour une installation temporaire dans un lieu public dans le cadre d'un projet pédagogique avec des étudiants de l'université Concordia. Je souhaite créer un jardin graphique qui explorera le seuil entre la conceptualisation et l'occupation d'un espace public. Pour le moment, j'en suis au stade « bêta » de mon idée, mais voici quelques expérimentations.

Tuyau d'aluminium recouvert de papier imprimé en sérigraphie (je sais, il est dodu et bizarre)

Tuyau de plastique recouvert de papier imprimé en sérigraphie (affectueusement appelé le beigne).

Tuyau de plastique recouvert de papier imprimé en sérigraphie (il faut s'en imaginer plusieurs!)

Quelques roches recouvertes de papier imprimé en sérigraphie

28 novembre 2013

La systémique des formes : première journée de montage


Première journée.
Déjà beaucoup d'éléments dans l'espace.
Plates-forme, oeuvres emballées, outils.

Observations.
Lumières fortes, plancher en bois jaune, grands murs, beaucoup de prises murales.



  Modules de carton

Commencer.
Retoucher les modules de carton.
Préparer les repères au niveau.


Socles et plates-forme. 

Installation temporaire. 

Discuter des intentions, des doutes.
Apprécier l'état des lieux comme une installation temporaire.

Oli Sorenson au travail.

17 septembre 2013

Papier, fiction : dernières journées de montage


J'ai l'habitude des montages exigeants, mais cette fois-ci, ce fut particulièrement difficile. Plusieurs raisons pourraient être évoquées dont l'amplitude de la tâche. Créer deux installations dans deux salles en six jours, c'est un peu fou.


La débâcle, je la connais bien. En deux jours et demi, c'était réglé. Cette version est particulièrement intéressante avec l'intégration des colonnes. L'oeuvre fait corps avec l'espace. Pour la deuxième salle, c'était plus compliqué. Les modules de Papier, fiction n'était pas conçu pour la suspension. Je tenais cependant à tenter l'expérience en prévision d'un de mes projets de création au doctorat qui sera entièrement suspendu. Des fils de nylon, j'en ai coupé. Des plombs à pêche, j'en ai fermé. Je comprends mieux la dynamique de vivre quatre jours dans une échelle les bras en l'air. Le travail long et laborieux, ça me connait bien, mais là, j'ai été au bout de moi-même. La prochaine fois, il faudra être mieux préparé : choisir les bons fils, préparer des éléments à l'avance, demander l'aide de bénévoles, etc. Le résultat est tout de même impressionnant. Des centaines de modules sont suspendus dans l'espace. Les nuées au sol et au plafond se combinent et se confondent avec les ombres au mur. Même si cette installation est un peu trop formelle, mais elle m'a fait comprendre la manière dont je devais aborder la suspension. Entre dessin et sculpture, un espace fictif a émergé de tous ces éléments.


Je tiens à remercier Chloé Beaulac pour son aide précieuse. Sans son dynamisme, ses conseils et son expertise, je n'y serais jamais arrivée! Je tiens également à remercier Étienne Tremblay-Tardif, Sophie Castonguay et Bonnie Baxter pour ces pauses stimulantes et nécessaires!


8 septembre 2013

Papier, fiction : deuxième journée de montage

 Modules de La débâcle.

Intégration d'une des colonnes.

 Espace d'assemblage confortable

 La débâcle en processus.

Salle 1.
Faire un pré-éclairage.
Placer les structures.
Assembler les modules du dessus (pâle).

Salle 2.
Ranger les emballages.
Faire un pré-éclairage.
Sortir les cônes.
Réfléchir à la mise en espace (suspension).

5 septembre 2013

Papier, fiction : première journée de montage


Deux heures de route.
Deux heures devant soi.


Faire ses repères :
deux salles,
des colonnes,
un petit mur entre les deux,
deux fenêtres,
un bureau,
un plancher de bois,
un escalier.

Regarder l'éclairage disponible.
Placer les structures, les boîtes, les matelas de mousses et les outils.


Faire ses marques :
mettre du ruban adhésif noir au sol,
délimiter des formes, des mouvements.
Refaire le plan de montage.
Prendre des notes.

Partir pour mieux revenir.

25 août 2013

Des procédés à l'oeuvre : les étapes de fabrication des modules imprimés

Depuis plusieurs années, j'ai l'intuition que l'utilisation du procédé de sérigraphie (pochoir photomécanique) à une influence sur ma manière d'envisager la création. Mes oeuvres s'élaborent en relation avec des procédés mécaniques (ex. : méthode d'impression industrielle) et artisanaux (ex. : manipulation et pliage). Mon processus de création se situe à mi-chemin entre un processus conceptuel (penser à l'idée et planifier l'oeuvre avant sa réalisation ex. : Art minimal) et un processus matériel exploratoire (travailler avec le matériau et les procédés techniques desquels émergent l'oeuvre ex. : Process Art). Ma méthode de travail se développe par différentes étapes de travail  : périodes d'exploration (afin de comprendre le matériau et les procédés), esquisses numériques et manuelles, expérimentations de mises en espace, travail de prépresse, impression, manipulation du matériau informé (papier imprimé). Dans le but de comprendre l'influence des procédés de production sur la création d'une oeuvre, je vais décortiquer les étapes de fabrication des modules pour un projet en cours.

Étape 1 : le prépresse
En arts d'impression, le travail de prépresse est une période où l'on prépare les matrices d'impression (plaques, clichés, etc.) et où on effectue des tests (couleurs et viscosité d'encre, variantes, bon à tirer, etc.). Les matrices peuvent être réalisées par des procédés manuels, numériques et mécaniques. Dans ma pratique installative, j'inclus également dans cette étape le travail préparatoire (explorations et planifications) qui permet de déterminer les motifs qui seront imprimés en fonction de la forme des modules choisis. Il arrive cependant que la forme des modules change en cours de route.

Matrices de photocopie

Tests de couleurs d'encre

Étape 2 : l'impression
L'impression est l'étape où j'informe mon matériau. Le motif imprimé permet de transformer l'apparence du papier tout en préservant ses propriétés (malléabilité, légèreté, etc.). Je peux ainsi créer des variantes de textures, de nuances et de tonalités que je ne pourrais pas retrouver avec d'autres matériaux. Dans mon travail, cette étape est la plus « picturale ». Elle fait ressurgir mes compétences de coloriste que j'ai développées au fil des années par une pratique picturale (peinture, dessin, impression).

Quoi que répétitive, l'impression est une étape importante de développement tant au niveau conceptuel que matériel. Durant l'impression, je visualise l'oeuvre et je modifie les couleurs d'encre et de papier en fonction de l'idée qui se développe dans ma tête.

Impression avec un bras articulé pour la réalisation de grand format.

Accumulation des papiers imprimés sur un séchoir.

Étape 3 : la coupe des papiers
La coupe des papiers est une étape très répétitive et peu créative. J'ai développé ce savoir-faire en réalisant des livres d'artiste et des éditions. Parfois, c'est une étape que je déteste (couper 1000 feuilles de papier en 12 000 morceaux, ça peut être décourageant). Parfois, c'est une étape que j'apprécie (j'aime voir les papiers bien coupés qui s'empilent les uns sur les autres). J'utilise plusieurs méthodes de coupe (exacto, tranche, ciseau, coupe papier) selon l'efficacité recherchée et le type de papier.

Dans ce cas, le papier est du cartouche de 18 x 24 pouces. Il est d'abord plié en deux.

Puis j'ébarbe les parties non imprimées.

La pile à droite est ébarbée ensuite elle sera coupé à la main avec un coupe papier.

Pour finir, les feuilles sont coupées avec la tranche en fonction de la dimension des modules à fabriquer.

Étape 5 : manipulation du papier
La dernière étape est la manipulation qui permet de former les modules. Cette étape est très répétitive et se rapproche des processus artisanaux comme le tricot. Ce travail s'échelonne habituellement sur plusieurs mois et demande beaucoup de résilience. Au début de chaque projet, le découragement l'emporte souvent. Cependant, au fur et à mesure que la fabrication avance, ce travail devient de plus en plus facile et fait partie de mon quotidien. Il y a beaucoup d’avantages à procéder ainsi : le travail peut se faire à n'importe quel moment de la journée, on peut travailler quelques minutes ou des heures, on peut se faire interrompre à n'importe quel moment (très pratique avec un enfant), on peut faire autre chose en même temps (écouter de la musique, des films, etc.). 

Les manipulations sont différentes d'un projet à l'autre (plier, froisser, brocher, coller, etc.) et peuvent parfois varier en cours de processus. Même dans la répétition des mêmes gestes, les modules varient les uns en rapport aux autres. Cette légère variation de forme (due au mouvement de la main), de textures et de couleurs (due à l'impression), produit une esthétique particulière lors de l'installation (rencontre des procédés bidimensionnels et tridimensionnels).

Dans ce cas, les bords des feuilles sont pliés puis les feuilles sont roulées et froissées pour former des tiges.

Elles sont ensuite brochées pour former un rond.

Les modules seront ensuite emballés jusqu'à l'exposition où ils seront assemblés. Les modules pourront être réutilisés tant qu'ils seront en bon état et pourront subir différentes reconfigurations.

25 juillet 2013

Retour au travail

L'atelier d'impression grand format à l'UQAM

Après quelques semaines de pause imposées par un problème de nerf sciatique, des expositions et des vacances bien méritées, me voilà de retour au travail.

Dans le cadre de mon doctorat, je poursuis la production d'une nouvelle série de projets. Pour le moment, je me consacre à l'impression de nouveaux motifs de trames aléatoires et organiques sur des feuilles de 18 x 24 pouces. Le premier projet sera imprimé en variante de blancs et de noirs colorés. Par la suite, j'entrevoie imprimer des couleurs plus vives (voir pastel) et d'autres motifs sur des papiers de couleur. Ces impressions serviront à réaliser de nouveaux modules dont la forme reste à déterminer pour le moment. J'ai plusieurs idées en tête : tiges froissées brochées, boules, etc. Ces modules seront suspendus ou accumulés au sol.

Actuellement, j'ai beaucoup de difficulté à penser à un projet en particulier. Tout est possible! L'impression, la fabrication et les tests de mises en espace détermineront des formes plus précises au fil de la production. À suivre!


Un séchoir bien remplis

Quelques échantillons du premier passage des blancs colorés

27 juin 2013

Terraformation : quatrième journée de montage



Notes

Paysage hybride, jardin de papier.
Créer un parcours, une oeuvre dans laquelle on peut entrer.
Créer une ambigüité entre ce qui est devant nos yeux et ce que nous semblons voir.


L'imprimé transforme « visuellement » les propriétés du matériau :
- d'une apparence fragile à une apparence solide
- d'une apparence matérielle à une apparence immatérielle
- du la matière papier aux évocations par les textures (végétale, minérale, animale).


Le dispositif modulaire est :
- variable (forme, texture, couleur, mise en espace)
- reconfigurable (repenser la mise en espace d'un projet
- réutilisable (utiliser les mêmes modules pour plusieurs installations)


Les principaux facteurs de la mise en espace sont :
- la forme (évocation)
- le format (proprioception)
- la configuration (interaction dans l'espace, perspective)


Les possibilités d'assemblage :
- ordonné en suivant la structure
- désordonné en créant une forme
- disséminé ou regrouper dans l'espace


Il est possible de dynamiser un espace par :
- la lumière qui module la galerie, crée des zones d'impact
- le ruban adhésif qui marque l'espace, accentue les lignes de l'architecture, indique où passer (signalétique)