L'homme est maintenant en mesure de construire de toutes pièces la totalité du monde où il vit : ce que les biologistes appellent son « biotope ». En créant ce monde, il détermine en fait l'organisme qu'il sera.
E. T. Hall, La dimension cachée, 1971, p.17
La perception de l'espace n'implique pas seulement ce qui peut être perçu mais aussi ce qui peut être éliminé. Selon les cultures, les individus apprennent dès l'enfance, et sans même le savoir, à éliminer ou à retenir avec attention des types d'information très différents.
E. T. Hall, La dimension cachée, 1971, p.65
Le sens de son orientation correcte dans l'espace est ancré dans les profondeurs de l'homme. Ce type de connaissance engage en dernière analyse sa vie même et sa santé mentale. Être désorienté dans l'espace est une aliénation.
E. T. Hall, La dimension cachée, 1971, p.134
(...) Chez l'homme, le sens de l'espace et de la distance n'est pas statique et qu'il a très peu de rapports avec la perspective linéaire élaborée par les artistes de la Renaissance et encore enseignée de nos jours dans la majorité des écoles d'art et d'architecture. Bien plutôt, les hommes ressentent la distance de la même manière que les autres animaux. Sa perception de l'espace est dynamique parce qu’elle est liée à l'action — à ce qui peut être accompli dans un espace donné — plutôt qu'à ce qui peut être vu dans une contemplation passive.
E. T. Hall, La dimension cachée, 1971, p.145
Il y a en effet pour chaque être humain, une structuration propre de son rapport à la réalité ; une structuration qui vaut pour son regard comme pour les mots et les images qui prolongent, qui représentent son regard. Et à une autre échelle, au-delà de chaque individu, il y a une structuration propre du rapport des sociétés à la réalité de leur environnement.
A. Berque, Les raisons du paysage, 1995, p.15
L’échelle tactile est celle où nous mouvons, où il nous est nécessaire de nous reconnaître avec précision (…). Cette échelle ne nous limite pas à nous-mêmes, mais englobe aussi les dimensions des activités de nos instruments (…). Cette échelle tactile est la zone à l’intérieur de laquelle la confrontation des informations imprécises, transmises par l’œil, doit correspondre aux images enregistrées dans notre mémoire pour nous permettre de nous mouvoir aisément. L’espace peut être animé, mais nous truqué, tout au moins dans une mesure qui reste soumise aux nécessités quotidiennes d’appréciation des distances. Au-dessus de l’échelle tactile se situe l’échelle visuelle, c’est-à-dire une zone où les phénomènes, même s’ils nous procurent des sensations diverses, ne sont que visuels. Dans celle-ci, nous n’avons pas, en principe, de raisons utilitaires de nous embarrasser de considérations de respect des volumes qui existent.
B. Lassus, La mouvance cinquante mots pour le paysage, p.57-58
Aucun commentaire:
Publier un commentaire