Le doute est parfois créatif, parfois il paralyse. Quel est le sens de ma recherche? Quel est le but? Quelle est la source? Je cherche ce que je cherche toujours tiraillée entre la théorie et la pratique. Laquelle vient en premier? Pourquoi ses intérêts pour l’image imprimée le paysage, le territoire, l’imaginaire? Un retour en arrière s’impose.
Souvenir. Mon territoire de jeux extérieur est colline, boisé, champs, gazon mais je suis souvent prise à l’intérieur; allergie à la nature. Les arbres m’empêchent de respirer, je cherche mon souffle. L’hiver est la saison du respir. Mon territoire de jeux devient rapidement imaginaire du dehors : papiers, tissus, livres, cahiers. À l’âge de 5 ans, un lieu marque mon imaginaire : le cimetière. Des centaines de pierres sont alignées avec des noms et des dates. Ce lieu entre la mort et la vie, entre le ciel et la terre tel un livre ouvert sur la mémoire. Depuis plusieurs années, je questionne le lien entre le territoire réel et imaginé à travers plusieurs médiums et pratiques mais il me manque toujours quelque chose, quelque chose d’innommable, d’irréel.